Notre avis sur les Portes du Tarn

Un arrêté interprefectoral en date du 26 novembre ainsi que le rapport de la Chambre régionale des Comptes Occitanie en date du 12 mars 2020 mettent en lumière l impasse dans laquelle le principal projet de developpement économique du territoire se trouve.

Il y a 15 ans les élus de la Communauté de communes Tarn Agout (CCTA) lançaient les premières études pour un projet ambitieux : la Zone des Portes du Tarn. En 2009, le choix était alors fait d’aménager une surface de 198 ha de terres agricoles afin de doter la CCTA d’un projet de développement économique d’envergure. En 2017, l’inauguration sonnait le début d’installation d’entreprises répondant au cahier des charges exigeant fixé par la SPLA pour cette Zone : faire une priorité de l’écologie industrielle, du développement durable et de l’emploi.

Trois ans après, les premiers bilans sont mitigés : la seule entreprise à ce jour répertoriée par l’agence de développement économique Occitanie est Vinovalie. Cette entreprise gaillacoise a déplacé son activité sans pour autant créer de nouveaux emplois puisque ceux-ci s’élèvent toujours à 110

De fait, cette zone d’activité particulièrement attractive par sa situation géographique ne réussit pourtant pas à attirer des investisseurs propres à répondre aux attentes des élus de la CCTA : créer de l’emploi (18 emplois à l’ha est l’objectif fixé pour les 126 ha de surfaces commercialisables) et ainsi générer une dynamique économique pour l’ensemble du territoire de l’intercommunalité. Au mois de septembre 2019, la Chambre des Comptes Régionale a ainsi rendu un rapport sur la gestion de la SEM (Société d’Economie Mixte) Themelia, chargée de la maîtrise d’ouvrage en soulignant que “les concessions d’aménagement ont connu des difficultés de commercialisation. Si elles résultent pour partie de la crise économique, elles trouvent également leur origine dans les caractéristiques des programmes qui semblaient inadaptés à la demande des territoires.”

A ce jour, les deux projets en cours sont une aire de service Total avec 2 restaurants Sighor d’une part et celui de Terra 2 d’autre part. Ces implantations ne semblent répondre à aucun des critères fixés par la SPLA (Société Publique Locale d’Aménagement). En effet, l’installation d’une plateforme de logistique de 7 ha dédiée à l’e-commerce (commerce en ligne) mise sur le développement du transport camion avec 120 quais d’embarquement/débarquement et n’illustre pas les principes de l’écologie industrielle prévus. Pour ce qui est de l’aire de service Total ( 4 emplois créés ) et des 2 restaurants ( Léo et Courtepaille pour un équivalent d’une quinzaine de temps plein), c’est encore sur le modèle autoroutier, par ailleurs en crise, que les choix se sont portés.

Lavaur Citoyenne alerte sur les conséquences néfastes que ce projet aurait sur le développement durable du territoire. Les associations environnementales locales ont en outre mis en lumière l’impact du projet Terra 2 sur « une vingtaine d’espèces, au minimum, dont certaines sont en danger d’état de conservation »

Lavaur Citoyenne souhaite soulever la question du devenir de cette zone phare pour l’ensemble du territoire de l’intercommunalité. L’enjeu est de taille ! Un projet de développement économique ambitieux est nécessaire pour que la communauté de communes ait des ressources nouvelles et puisse financer des compétences nouvelles. Nous souhaitons que les activités développées dans cette zone puissent en faire un exemple de développement d’industries dédiées à la transition énergétique et à l’autonomie alimentaire. En effet, nous sommes soucieux de l’identité agricole du territoire et persuadés que l’écologie industrielle et territoriale peut être un levier pour les acteurs économiques du territoire. La richesse créée sur cette zone doit passer par des emplois de qualité, des activités respectueuses de l’environnement et des industries tournées vers le futur. Les Portes du Tarn ne doivent pas encourager la concurrence entre les territoires mais se doter d’une identité économique forte.

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