Il y a 30 ans, selon la majorité, la commune était largement moins bien qu’aujourd’hui. N’importe quelle commune gérée par n’importe quel maire évolue en 30 ans !
Certes, la population a augmenté, la Grand’Rue a été refaite, la mairie et la cathédrale sont rénovées, le complexe des Clauzades a évolué, il y a une belle médiathèque municipale. Mais l’équipe aux manettes, fatiguée, a perdu de sa superbe.
Il y a 30 ans, la commune disposait d’un document d’urbanisme. Cela permettait la création d’opérations immobilières de qualité et un urbanisme diversifié. 30 ans après c’est le préfet qui signe les opérations décidées sans plan concerté avec les habitants. Le projet de PLU lancé en 2004 n’est toujours pas effectif, il n’est d’ailleurs pas au niveau des enjeux actuels.
Il y a 30 ans, la commune lançait des projets de zones d’activité économique (Cauquillous, Rouch). Désormais, le développement économique est géré par la communauté de communes et aux mains du Maire de Lavaur aussi vice président sur le sujet. Il est particulièrement absent des instances intercommunales et l’essentiel du développement est aujourd’hui tourné vers Saint Sulpice.
Il y a 30 ans, le trafic routier était déjà développé. Il est désormais l’un des plus importants du Tarn et le tronçon entre St Sulpice et Lavaur atteint désormais près de 10 000 véhicules jours qui buttent sur un passage à niveaux source d’embouteillages. Il y a 30 ans existait un projet de contournement de la ville, abandonné par le maire dès son élection. 30 ans après, seul un mini tronçon est en service au Pech, les feux tricolores et ronds-points entrainent des embouteillages chaque jour plus nombreux, et l’A69 hors de prix devrait apporter un camion supplémentaire toutes les 10 minutes dans le centre-ville. Aucune solution n’est étudiée pour les 30 prochaines années (le projet de PLU n’en parle même pas vraiment).
Il y a 30 ans existait déjà un projet de liaison sécurisée en vélo entre le collège et le lycée, 30 ans après nous attendons toujours sa mise en œuvre. Les quelques sections en service sont à l’abandon ou très dangereuses pour les vélos.
Il y a 30 ans, personne ne parlait de la nécessité de mettre en place des zones 30 ou des espaces de rencontre à 20 km/h en ville. Mais en 30 ans toutes les communes de la taille de Lavaur y ont réfléchi. A Lavaur ? une politique de limitation de vitesse chaotique : les grandes avenues sont à 30 km/h et le rues de centre ville souvent à 50 km/h. Cherchez l’erreur…
Il y a 30 ans, la commune manquait de bâtiments pour accueillir les associations dynamiques et nombreuses de la commune. 30 ans après, une grande partie des bâtiments sont interdits pour raison de sécurité ou dans un état déplorable. Et il manque toujours une vraie maison des associations promise depuis longtemps !
Il y a 30 ans, la commune manquait de logements à loyer modéré. Aujourd’hui, les aides-soignants et infirmier.es embauchés par l’hôpital ne trouvent pas à se loger sur la commune.
Il y a 30 ans, il y avait une piscine municipale. 30 ans plus tard, heureusement que la communauté de communes a pris la relève sinon il serait impossible de nager sur le territoire.
Il y a 30 ans, la commune avait un cinéma et une boîte de nuit. Le cinéma est fermé depuis 6 ans, et la boîte de nuit est détruite sans projet nouveau de lieu festif sur la commune. La ville n’a toujours pas de réelle salle de spectacle à la mesure du dynamisme de ses associations culturelles.
En 30 ans, la commune a perdu bien plus de 300 platanes, les cèdres emblématiques du jardin de l’Évêché, les peupliers de la rue des peupliers… Il n’existe pas aujourd’hui de plan sérieux de nouvelles plantations.
Depuis 30 ans, la commune investit en construisant de nouvelles infrastructures sans jamais penser à l’impact de l’entretien de ces infrastructures sur son budget. La commune fait partie des 4% des communes les plus endettées de France. Le maire refuse toute projection pluriannuelle, qui permettrait d’anticiper l’évolution du budget de fonctionnement. Aujourd’hui, les caisses sont vides, les résultats de fonctionnement s’amenuisent d’année en année à tel point qu’en 2023, sans le transfert d’un million d’euros depuis le budget d’assainissement, le résultat aurait été négatif.
Il y a 30 ans, les vauréens élisaient un jeune maire parisien, républicain et gaulliste dont ils pensaient qu’il s’installerait à Lavaur et investirait pour améliorer le vivre ensemble dans la ville. 30 ans après, le maire ne réside plus dans la commune (ses enfants n’en ont pas fréquenté les établissements scolaires) et il a récemment rallié un parti allié au Rassemblement National.
Au final, les investissements réalisés ont porté sur des projets qui servent peu le quotidien des habitants de la commune. Les aides aux associations sur le social et la culture ont très peu (voire pas du tout pour certaines) évolué ces 10 dernières années.
Comme dans toutes les communes, 30 ans de mandat, c’est long, très long, et cela use.
Il est temps de prendre soin des vauréennes et des vauréens. Il est temps de changer!